L'Origine de ces beurriers remonte à la fin du XVe siècle et, bien souvent dans les inventaires effectués en Bretagne au XVIe et XVIIe siècle, il y ai fait mention de ces types de beurriers conservateur.
Reprenant la forme d’un seau (tronconique), ce beurrier est orné d’une imitation en relief des planches d’un tonneau, deux bandeaux circulaires (en haut et en bas) simulent les cerclages métalliques, renforçant l’illusion d’un véritable seau en bois. Il est surmonté de deux petites oreillettes permettant de fixer une anse torsadé en laiton doré. L’ensemble est complété par un couvercle plat et rond assorti.
Porcelaine DURE
Fond blanc, à décor de filets d’or. Ces filets soulignent les reliefs et les 2 cerclages mettant en valeur l’imitation des planches qui composent le corps du seau. Les bordures, sont également rehaussées de filets or.
LA BEURRERIE DE LA PREVALLAIS (PREVALAYE) 
Pièce spécialement conçue pour contenir exclusivement le beurre de la Beurrerie de la Prévalaye (dont plusieurs orthographes sont attestées).
Cette beurrerie était située en Bretagne, à quelques kilomètres de Rennes, au Château de la Prévalaye. Pendant près de trois siècles, le beurre de la Prévalaye a été une spécialité emblématique de Rennes, réputé pour sa qualité exceptionnelle. Ce beurre se retrouvait sur les tables des plus grandes maisons et même à la cour royale. On raconte qu’une laitière du pays de Rennes aurait été installée avec ses vaches dans les hameaux de Trianon, au service exclusif de la cour. Madame de Sévigné, célèbre épistolière, en était une fervente consommatrice et en faisait l’éloge dans ses lettres.
En 1812, Grimod de la Reynière, célèbre gastronome, écrivait dans son Almanach des Gourmands :
« Aujourd'hui, on ne voit guère paraître que du beurre de la Prévalaye en paniers sur les tables opulentes, et en petits pots sur les autres. Ce canton de la Bretagne est en possession de nous fournir pour les hors-d’œuvre le meilleur beurre connu. Il n'est ni salé, ni à demi-sel, mais d'une saveur subtilement moins douce que le beurre frais, idéal pour être mangé en tartines, notamment avec du pain de seigle. »
Il ajoutait également une précision : « On trouve toute l'année, chez M. Plailly, épicier, rue Montorgueil, N°71 à Paris, d'excellent beurre de la Prévalaye, tant en paniers qu'en petits pots, à des prix très modérés. Les envois arrivent chaque mardi. »
La réputation du beurre de la Prévalaye semble s’être étendue à l’ensemble des productions du bassin rennais. En 1814, un arrêté de police précise : « Le maire de Rennes a été informé que plusieurs habitants de la ville expédient de grandes quantités de beurre à travers toute la France. Pour s’en procurer plus facilement et de meilleure qualité, ils empêchent les habitants des campagnes d’apporter leur beurre au marché. »
Ainsi, le beurre de la Prévalaye reste un témoignage du patrimoine culinaire breton et de l’importance économique de la production laitière dans la région rennaise.
Dimension(s) : Haut. (sans l'anse) 9.3 cm - Long. 12.6 cm,
Marque(s) : Peinte au pinceau en or "Nast",
État : PARFAIT ÉTAT,
Époque : DÉBUT XIXe
Observation(s) : TRÈS RARE FORME - Infimes usures d'usage.
Les beurriers en porcelaine du XVIIIe et début du XIXe siècle s’inspirent des tonneaux, baquets ou seaux en bois, traditionnellement utilisés pour conserver le beurre. Cette forme rend hommage aux pratiques rurales tout en adaptant ces objets aux tables élégantes de la bourgeoisie et de l’aristocratie. Elle évoque un contraste entre la rusticité des traditions et le raffinement des matériaux comme la porcelaine et les dorures. Ces formes, à la fois esthétiques et pratiques, étaient idéales pour manipuler le beurre avec élégance. De plus, le style néoclassique et pittoresque de l’époque valorisait les références champêtres, symbolisant l’harmonie entre nature et culture.